Changement climatique, déchets radioactifs, biodiversité… l’impact des activités humaines est non seulement global; il s’inscrit aussi dans le temps long. Comment gouverner ces activités dont les conséquences ne sont pas circonscrites à notre génération, et qui échappe en partie à notre maîtrise ?
Dans les domaines concernés par cette perspective de très long terme, une même interrogation se pose sur la capacité d’évaluation : que peut-on dire aujourd’hui des risques dans 1000, 10 000 ans? Quels objectifs de protection fixer pour un avenir par nature incertain? Sur quelles normes construire une doctrine de sûreté pour un futur lointain? Ou encore : Face au temps long, quels instruments financiers mettre en place pour assurer une protection durable et se prévenir de circonstances nouvelles? Quel régime juridique peut encadrer des risques de long terme qui impliquent déjà aujourd’hui une multitude d’acteurs : des industriels, des collectivités territoriales, des riverains, l’Etat…? Dans ces contextes caractérisés par la complexité, les incertitudes et la précaution, quels rôles peuvent jouer les différents acteurs (industriels, élus, experts, Etat, société civile) ? Quelle gouvernance peut-il se mettre en place au niveau national et européen ? Une gouvernance territoriale associant les différentes parties prenantes peut-elle contribuer à mieux intégrer les questions en jeu dans le très long terme ?
Mutadis a contribué notamment à ces réflexions dans un projet en partenariat avec l¹IRSN et une pluralité d¹experts et parties prenantes. Cette réflexion s’inscrit dans la continuité de travaux menés par Mutadis depuis une quinzaine d’années sur les questions de réversibilité et de surveillance de long terme.